Pelisse Officier

En 1875, les officiers de cavalerie sont autorisés à faire usage, en tenue de ville et en petite tenue de service, d'une pelisse en drap, de couleur du régiment (bleu ciel pour les chasseurs). Bordée d'astrakan noir ainsi que le bas des manches, avec un col rabbatu de même fourrure. Elle ferme sur le devant par des brandebourgs en tresse noire. A la différence de celle antérieure à 1871, il est interdit de la porter flottante sur les épaules. Elle ne porte pas de galons. Le port de cette pelisse sera étendu au officier montés d'infanterie en 1889, puis à tous les officiers d'infanterie après 1894.

Ici un exemple du port de cet effet, par un officier de Gendarmerie, tiré du film "J'accuse" de Polanski.

Ha, tient, je pensais que ce n'était que pour les généraux ? ? ?

Me suis jamais vraiment renseigné sur le sujet non plus, j'avoue !

Et du coup, tu aimerais en avoir une ? !

Bonjour,
La pelisse est autorisée pour les officiers de cavalerie par note ministérielle du 25 octobre 1887.
Le 23 mars 1889, le Ministre décide que ces dispositions sont, à l'avenir, applicables aux officiers montés de toutes armes et de tous les services, et, par extension aux officiers de gendarmerie. Une note ultérieure doit faire connaitre la description du modèle de pelisse adopté.
Elle est en effet décrite le 10 mai 1889 (BO de la Guerre, partie réglementaire, 1er semestre, page 613). Les officiers détenteurs de pelisses non conformes à cette description et qui ne pourraient être ramenées au modèle réglementaire sont autorisés à les porter jusqu'à usure.
La pelisse est confectionnée en drap de la couleur adoptée pour le dolman ou la tunique. Celle portée par les officiers de gendarmerie ne se distingue donc en rien de celle de leurs homologues des autres armes montées, dotés d'un dolman ou d'une tunique en drap noir. Elle ne comporte aucune marque de grade, ce dernier ne pouvant être identifié que par le képi.

Voici les planches réglementaires qui accompagnent cette description :





Le règlement sur le service intérieur de la gendarmerie du 10 juillet 1889 en précise les conditions de port : les officiers montés sont autorisés, en dehors des prises d'armes, à faire usage de la pelisse du modèle réglementaire. En réaction à quelques abus probables, le Ministre décide le 8 mars 1893 (BO de la guerre, partie réglementaire, 1er semestre, page 132) que, " pour toutes les armes et pour tous les services, la pelisse, quel que soit le vêtement sur lequel elle sera protée, devra toujours être fermée au moyen des olives à ce destinées".
La pelisse est sans doute le vêtement le plus luxueux de toute l'armée française, rappelant les fastes du Second Empire. Il est aussi le plus coûteux : d'après le colonel Garros, son prix atteignait 800 francs, alors que les soldes de sous-lieutenant et de capitaine ne dépassaient pas 150 et 500 francs par mois. Il est douteux que beaucoup d'officiers de gendarmerie, peu fortunés par essence, s'en soient jamais dotés. C'est un effet réservé aux officiers disposant naturellement d'une fortune personnelle, particulièrement les officiers de cavalerie qui ne peuvent compter sur leur seule solde pour mener un train de vie très dispendieux et pour briller sur les tribunes des hippodromes.
Le Commandant Bucquoy l'a toutefois représentée sur l'une de ses aquarelles, revêtue par un officier en tenue du matin. On notera le port des jambières en drap avec la culotte, très rarement observé.



En ce qui concerne le film "J'accuse" de Roman Polanski, un hommage reconnaissant doit être rendu à l'effort effectué pour présenter des tenues réglementaires et vraisemblables, surtout quand on le compare au film commis par Yves Boisset...
Le port de la pelisse par un officier de gendarmerie (surtout assortie d'un pantalon droit en lieu et place de la culotte et des bottes !) s'avère néanmoins peu plausible dans de telles circonstances de service. Il y a bien d'autres erreurs, notamment concernant l'uniforme des gendarmes au tribunal, mais je ne m'étendrai pas aujourd'hui sur ce sujet.

Quelques erreurs effectivement, comme le galon d'élite "bâton" du képi du capitaine ou la grenade de ce même képi, mais comme le souligne Pandore 08, un gros effort a été fait dans ce film pour que les tenues soient les plus vraisemblables . Bravo!
Merci pour cette belle planche de Bucquoy!

Merci pour ces infos et ces planches !

C'est une tenue que j'aimerais bien monter en effet.

Et oui pour le film, quelques erreurs (j'avais noté le nœud Hongrois manquant sur le képi du Capitaine au tribunal). Mais globalement bon travail d'uniformologie dans l'ensemble !

Cpt De Boëldieu a écrit:C'est une tenue que j'aimerais bien monter en effet.

Tu es prêt à mettre combien ? ? ?

Tu es prêt à mettre combien ? ? ?

Faut voir... je sais que ces pièces ne sont pas données.